Les expositions de street art sont devenues de plus en plus populaires ces dernières années. Elles rencontrent un large public, plus connaisseur, plus capable d’apprécier le niveau de technicité des pratiques. Un peu de compréhension ne nuit pas. 😉
L’exposition Capitales de la mairie de Paris en est un bel exemple. En effet, elle sait proposer un parcours qui démarre de l’alphabet socio politique de Jacques Villeglé et se termine dans les croisements entre street art et art contemporain. Le tout avec des réalisations relativement grandes (en intérieur), visibles avec un recul confortable.
Un graffiti digital au musée
La mairie de Paris a choisit de nous associer à ce projet. Nous avons proposer un mur de graffiti digital intégrant les contraintes du lieu et de l’exposition. Il s’agit d’un mur pré -calibré, demandant peu d’interventions de la part du personnel et proposant l’envoi mail à tous les participants.
Un dispositif souple, donc, sans impact sur le personnel, et potentiellement capable de proposer un champ d’expression dans une exposition qui parle de ça justement, d’expressions.
A l’heure où cette expo est prolongée pour quelques mois encore, une question revient souvent : le graffiti digital, est-ce de l’art interactif ou de l’art participatif ?
Le graffiti digital art interactif
Le graffiti digital, art interactif ou art participatif ?
L’art interactif va permettre aux visiteurs de participer activement à l’expérience du musée en manipulant des objets ou en utilisant des technologies. La finalité de cette expérience est de modifier, transformer, augmenter une proposition artistique.
L’objectif, pour le musée, est d’engager plus activement les visiteurs avec les expositions et à participer à des activités pratiques. Cela peut rendre l’expérience plus immersive et mémorable pour les visiteurs. Dans le contexte d’une exposition sur le street art, ce dispositif va aussi pouvoir stimuler la créativité des visiteurs. Elle leur permet de créer ou de produire quelque chose de nouveau sur le plan de l’expérience ainsi que sur le plan de la technique. Enfin cette installation interactive offre une expérience personnalisée. Chaque visiteur repart avec « son » oeuvre (une version numérique par mail). Elle est ainsi intégré comme faisant partie du « corps » de l’exposition.
Pour résumer, ce dispositif est pertinent dans le cadre de cette exposition. Il engage les visiteurs dans une nouvelle expérience qui laissera une trace tout à fait personnalisée au contenu artistique présenté.
Le graffiti digital art participatif
Le graffiti digital, art interactif ou art participatif ?
L’art interactif encourage la participation du public dans l’expérience de l’œuvre d’art. Par contre, l’art participatif implique que le public contribue à la création de l’œuvre elle-même. L’objectif est de créer une expérience collective qui encourage le dialogue et l’engagement communautaire. Elle peut aboutir à une œuvre d’art qui reflète les idées, les valeurs et les expériences du groupe. L’utilisation d’un outil de graffiti numérique va grandement favoriser ce type de démarches. En effet, la proposition artistique à travers, les fonds, icones pochoirs, masques offre une série de pistes sur lesquelles le public peut orienter une création. Il est donc simple pour un artiste de construire des éléments personnalisés et de proposer un univers d’outils dont le public pourra s’en saisir. Enfin cette installation, par son coté ludique, la possibilité d’effacer les traits précédents, de revenir en arrière, …, offre un beau tremplin à toute vélléité artistique.
Pour résumer, ce dispositif offre une belle opportunité d’art participatif. Il est souple, adaptable et surtout très personnalisable. Donc capable de faire évoluer ses utilisateurs dans un univers graphique tout en leur donnant une vrai liberté de création.
Il sera donc difficile de catégoriser le graffiti digital dans une ou l’autre de ces catégories. On pourra en conclure que c’est un outil riche et adaptable, et que sa souplesse lui permet d’être utilisé dans un cadre, comme dans l’autre. A chacun d’en jouer.
En tout cas, vous avez jusqu’au 3 juin (nuit blanche) pour visiter cette exposition.